Chaque génération a son lot de honte face à l’inaction devant l’horreur.
Le monde est plein de ces massacres auxquels la communauté internationale a connaissance —y compris parfois en direct— et qui reste sans réaction.
En ce qui me concerne, c’est le génocide au Rwanda et la « purification ethnique » (euphémisme sordide pour dire « déportations et massacres de masse ») opérée en Bosnie-Herzégovine.
Chaque année, il y a comme un goût de cendres dans la bouche. Car la population de cette partie orientale de Bosnie était précisément placée sous la protection des soldats de la FORPRONU qui à partir de 1992, avaient pour mandat initial de démilitariser et protéger les zones d’affrontement en Croatie, puis en Bosnie-Herzégovine, avec une extension de leurs missions pour assurer la sécurité, la démilitarisation et l’aide humanitaire, sous commandement international, notamment français depuis 1992.
Les habitants de Srebrenica ont cru jusqu’au bout qu’ils seraient protégés. Pour notre plus grande honte, c’est une affreuse et ignoble trahison qui s’est jouée en ces journées terribles de juillet 1995.
Cette année encore, comme chaque année, une « marche pour la Paix » a ponctué les commémorations.

Rappelons que ce 11 juillet 2025, trente ans après le massacre, 14 nouvelles victimes ont été identifiées. Elles seront inhumées aujourd’hui au mémorial de Srebrenica, portant à plus de 6 700 le nombre de corps retrouvés. Plus d’un millier encore demeurent introuvables.
Le film « La voix d’Aïda » de Jasmila Žbanić revient sur cet affreux lâchage. Un film à voir absolument pour comprendre et se remémorer.
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